Interview mi-mandat de Christian BERNIGAUD, maire de BAGE-DOMMARTIN

Comment s’est passée la première phase de votre mandat de maire ?
Globalement très bien, mon prédécesseur m’a laissé beaucoup de notes et d’informations. Les élections municipales ont eu lieu en mars, j’ai été élu maire en mai 2020 (pour cause covid) ce qui m’a permis de travailler quelques temps en binôme avec Dominique Repiquet. Nous avons géré ensemble le début de la crise. Il m’a fallu malgré tout un peu de temps pour prendre mes marques, la fonction de maire n’a rien à voir avec la fonction de premier adjoint. J’ai pris conscience de l’ampleur de la tâche qui m’attendait. Bâgé-Dommartin est une grande commune de par sa strate de plus de 4200 habitants, de sa superficie de près de 5000 hectares et de ses 30 agents à gérer sur les différents pôles d’activité.

Qu’est-ce qui vous a marqué durant ces trois ans ?
Bien évidemment la période COVID. Elle a fortement impacté la gestion du quotidien. Le confinement, la mise en place des protocoles sanitaires, nos réunions en visioconférence, le télétravail… Cette crise sanitaire a resserré les liens, j’en profite pour saluer le professionnalisme de tous nos agents. Cette période a considérablement ralenti les études et le lancement de nos projets. Ensuite a succédé la crise des énergies et on est en plein dedans. Côté ressources humaines, j’ai eu à gérer l’arrivée d’une nouvelle DGS et plusieurs renouvellements. Nous avons réorganisé les services techniques et administratifs, création de pôles d’activités et de binômes.

Imaginiez-vous ainsi la fonction de maire ?
Oui mais…Cette fonction est très exigeante et elle demande énormément de disponibilité et de présence en mairie. Les élus et tout particulièrement mes adjoints me soutiennent et s’impliquent beaucoup dans leur domaine respectif, les employés municipaux font un travail remarquable chaque jour pour le bien-être de tous, c’est un travail d’équipe. Néanmoins on reste maire 24h sur 24h, le poids des responsabilités est là et le décrochage est difficile. J’ai la chance d’être à la retraite et de pouvoir consacrer du temps à la mairie. Heureusement mon épouse me soutient dans mes fonctions.

Quelle est votre principale satisfaction ?
Depuis la création de la commune nouvelle en 2018, nous avons fait un bon bout de chemin. Je me félicite du bilan très positif de cette fusion. Tout n’est pas parfait, il reste à faire. Notre situation financière est saine, notre endettement est plus faible, et il va encore diminuer d’ici 2026. Malgré la crise, nous contrôlons parfaitement nos dépenses de fonctionnement. Le maintien de l’augmentation des dotations de l’État dans le cadre du processus de fusion permet à la collectivité de développer un modèle qui vise à dégager des marges de manœuvre en investissement. L’ensemble de ces indicateurs est une satisfaction pour l’avenir.
Nous avons mutualisé, réorganisé et optimisé tous les services, c’était le but premier, aujourd’hui tout est ordre de marche. Nous avons mené les travaux des aménagements de la route de petit Montépin. Nous avons lancé un important programme de renouvellement de matériels espaces verts et voirie dès 2020, nous étions en retard. Je reviendrai sur le bilan de ces trois années dans notre prochaine édition du bulletin municipal qui paraîtra au début de l’été.

Quel est le poids de la hausse du coût des énergies dans le budget de la commune ?
C’est énorme et très inquiétant. Le gaz représente près de 80 000€ de dépenses en prévisionnel par rapport à 28 000€ en année normale. Les dépenses d’électricité sont du même ordre, heureusement grâce au marché du SIEA, nous allons bénéficier d’un allégement considérable de nos factures pour 2023. Mais qu’en sera-t-il en 2024 ? Notre priorité est l’attention portée à notre consommation. J’espère que la crise ne ralentira pas le rythme de nos investissements.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?
Il y a toujours des craintes, des incompréhensions et des réticences sur la fusion des communes même après cinq ans. Il faut poursuivre le «service après-vente», être plus au contact des administrés, dédiaboliser les choses, il n’a jamais été question de tout réunir et de tout rassembler. Nous le voyons bien avec les associations… nos deux écoles… Les deux villages doivent conserver leur spécificité et leur identité liées à l’historique.

Comment voyez-vous ces trois prochaines années ?
Ces trois années seront intenses. Nous avons ouvert plusieurs dossiers ; La réhabilitation du bâtiment de l’école et la traversée du village à Dommartin, la création d’une garderie et la sécurisation de la route du Corridor à Bâgé-La-Ville. Bien que le contexte économique soit tendu, je souhaite accélérer les études, la faisabilité et lancer la planification de ces projets. Nous poursuivrons le travail accompli dans de nombreux domaines par l’équipe municipale. La commune de Bâgé-Dommartin est plus que jamais sur le chemin d’un nouvel avenir. La tâche est immense.

Vous présenterez-vous dans trois ans ?
Cette fonction est très enrichissante et passionnante. Je suis dans l’action plus que jamais. C’est trop tôt pour prendre cette décision. Réussissons ce mandat avant de parler de renouvellement.